Pendante devant le tribunal de première instance de Kaloum depuis des mois, l’affaire Ministère public contre Maître Aboubacar Ouattara poursuivi pour abus de confiance a été mise en délibéré le jeudi, 25 juillet, pour décision être rendue le 12 septembre prochain.

Avocat à la cour, Maître Aboubacar Ouattara est accusé de détournement de près de deux milliards de francs guinéens par un chef d’entreprise de la place et certains de ses confrères avec qui il a assuré la défense de  l’entrepreneur lorsque ce dernier était en conflit avec l’Etat.

Dans ses réquisitions, le représentant du ministère public a sollicité la condamnation du prévenu à trois ans de prison ferme assortie du paiement d’une amende de 50 millions de francs guinéens.

S’agissant d’un juriste, avocat en plus, le procureur de la République près le tribunal a réclamé l’application de la disposition de l’article 430 du Code pénal  qui indique que « les peines sont portées à 7 ans d’emprisonnement et à 100.000.000 de francs guinéens d’amende lorsque l’abus de confiance est réalisé par un mandataire de justice ou par un officier public ou ministériel soit dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions, soit en raison de sa qualité ».

Au paravent, les avocats de la partie civile avaient, pour leur part, sollicité la condamnation du prévenu pas comme les autres, au paiement de 1 980 000 000 de francs guinéens à titre principal et le paiement de 500 000 000 de francs guinéens comme dommages-intérêts.

Le montant réclamé à Maître Aboubacar Ouattara était de 2 180 000 000 francs guinéens. Au terme des débats, il a été constaté qu’il avait payé à l’huissier, 200 000 000 représentant ses frais de recouvrement.

De leur côté, les avocats du prévenu ont réaffirmé qu’il n’existait aucune infraction à reprocher à leur client. Jugeant aussi abusive la constitution de partie civile du chef d’entreprise, ils ont demandé au tribunal de le débouter et renvoyer les autres parties civiles à mieux se pourvoir.

HC