Elle avait cru à la correspondance du premier ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana en renonçant périodiquement ses manifestations de rues. Mais à l’allure où font les choses, une volte-face se dessine en elle.
L’opposition républicaine annonce la reprise des ses manifestations à compter du jeudi, 09 août 2018. Ce, pour exiger du pouvoir le dénouement de la crise relative au contentieux des dernières élections locales et protester contre la violation répétée de la constitution.
« En Guinée, nous avons des dirigeants qui ne respectent pas la Constitution, les lois et les accords. Donc après deux semaines, il n’y a eu aucune avancée, ni par rapport au contentieux électoral, l’indemnisation des victimes des pillages (lors des législatives de 2013, ndlr), par rapport aux enquêtes et à la libération de nos prisonniers. C’est pourquoi, l’opposition a décidé de reprendre les manifestations à partir du jeudi, 09 août. Et ça sera sur l’autoroute Fidel Castro. Nous partirons de la Tannerie jusqu’à Dixinn », a annoncé D Faya Millimono à l’issue de la dernière plénière des opposants le vendredi 3 août au Q.G de l’UFDG.
D’après les proches de Cellou Dalein Diallo, l’interdiction récente des manifestations publiques est une décision anticonstitutionnellement prise par les autorités. Se fondant sur l’article 10 de la Constitution guinéenne du 07 mai 2010 qui prévoit le droit de manifestation et de cortège, la classe politique de l’opposition n’aura paraphrasé que les propos de nombreux juristes et activistes.
« C’est la Constitution qui consacre les libertés et l’exercice est encadré par le code pénal. Les communiqués du Gouverneur complètement en dehors de la loi, c’est devenu une habitude. Et c’est ce qui a donné du courage au ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation d’envoyer une circulaire interdisant toute manifestation jusqu’à nouvel ordre sur l’étendue du territoire. Comme si la Constitution était suspendue, comme si les institutions étaient suspendues, comme si nous étions dans une situation de coup d’Etat », a dénoncé le président du Bloc Liberal.
A l’en croire, la violation de la constitution par l’exécutif découle de la non mise en place de la Haute Cour de Justice, seule juridiction habilitée à entendre le président de la République pour haute trahison et les membres du gouvernement pour crimes et délits : « le Président de la République a juré de respecter et de faire respecter la Constitution. Aujourd’hui c’est son gouvernement qui viole la Constitution, il est clair que si la Haute Cour de Justice était en place, le Président aurait été poursuivi pour violation de la Constitution (….)».
Alors que le président du parti « PADES », Dr Ousmane KABA est visé par une plainte de la société civile pour avoir tenu des propos ethnocentristes et de propagande régionaliste dans les médias, l’opposition républicaine a interpellé les leaders d’opinions à faire preuve de responsabilité politique.
« Nous déplorons beaucoup de propos ethnicistes. Ça met en danger la paix sociale dans notre pays. C’est en violation de l’article 4 de notre Constitution .Et c’est pour cette raison que nous en appelons tous les acteurs politiques comme sociaux à beaucoup de responsabilité », a indiqué le porte-parole de l’opposition Dr Faya Millimono..
Thierno Amadou Oury BALDE